Entretien avec Aeritos

[weed'O]

Hola todos !

Tristan a eu la belle idée d'interviewer Aeritos, en lui proposant de nous raconter son parcours :

Nous avons décidé de faire cette entrevue avec Aeritos ; ce serait intéressant d'en savoir plus sur ces éleveurs, qui nous apportent des choses par ici.
Pour nous, c'est un grand plaisir que de la publier dans ce club ; pas seulement parce que c'est un grand éleveur qui fait un travail exceptionnel mais aussi pour les membres de ce club, qui méritent cela et plus. Nous espérons que ce sera la première d'une longue série d'entretiens par ici...
D'ici, j'aimerais le remercier de la part du club CoL pour tout son soutien, son aide, son inspiration et son regard toujours positif.
Nous espérons que l'entretien vous plaira et nous aborderons les questions des modérateurs et usagers de ce club.
Cela se fera sur ce fil de discussion, jusqu'à ce qu'il soit parfait, en souhaitant que vous compreniez l'opportunité que représente une telle entrevue en ligne.


Nous commençons, 30/08/2011

1- Le début de tout.

Pour commencer, nous devons faire une petite introduction : parlons des débuts de la personne, comment as-tu commencé à cultiver et comment tu t'es décidé à faire des travaux.

- Topic en espagnol
- Vous pouvez commenter l'entretien ou poser vos questions sur ce fil de discussion ; si vous ne maîtrisez ni l'espagnol ni l'anglais, Rivalpo ou moi-même nous ferons un plaisir de traduire cela.(Aeros a toutefois de bonnes bases de français )

Saludos y cuidense,

+
Weed'O

[weed'O]

Salut Rafa !

Avant tout, je souhaiterais te saluer, ainsi que tous les amis de CannabisOnline, le Club et tous les lecteurs.
C'est un plaisir que de se servir de ces quelques lignes pour parler en long et en large. J'espère qu'elles seront intéressantes et ne piqueront pas les yeux, si les réponses trainent un peu en longueur.

Déjà : merci pour l'attention et la lecture.

Comme je le disais, c'est un immense plaisir que de pouvoir apporter un peu au club et à CannabisOnline.
C'est évidemment un luxe que de t'avoir comme interviewer, comme cela je peux encore et toujours te remercier pour ton soutien et ton aide constants, ainsi que pour ta grande confiance dans le projet Tropical Seeds.
J'ai beaucoup de plaisir à ce que nous évoluions conjointement


A l'aventure !

Comment cela a-t-il commencé ?
Je savais que notre plante chérie existait, mais je n'avais pas de contacts avec des gens qui en auraient su plus que moi à son sujet, jusqu'à ce que dans ma jeunesse, je passe quelques semaines au Royaume-Uni.
Je connaissais des gens là-bas -naburicca- qui fumaient et avaient déjà cultivé et ce fut une révélation qui aiguisa grandement mon appétit.
Quand vint le moment de repartir, en voyant en moi cet intérêt grandissant, ils m'offrirent quelques douzaines de graines de White Widow qu'ils avaient faites eux-mêmes. Pour moi, c'était un trésor d'une valeur inestimable : je savais que ces graines étaient très chères en format original et qu'elles venaient de loin ; je ne savais pas grand chose à propos de la Hollande en ce temps-là.
Beaucoup étaient blanchâtres, mais plusieurs ont germé et j'ai noué mon premier contact avec la culture de cette plante avec ces graines.

Avant, il n'était pas très courant de trouver des revues spécialisées sur le cannabis en librairie, encore moins dans un petit village/quartier.
Je me revois aller dans la première boutique d'éclairage que je trouvais, après avoir acheté ma première revue, et m'étonner qu'ils n'aient aucune idée de ce que pouvait être une ampoule « HPS de 400W », puis je compris que ce n'était pas quelque chose qu'on leur demandait tous les jours et qu'on ne le trouvait à pas à tous les coins de rue, hahaha.

Je suis tombé sur le premier growshop de la zone, et avec un petit équipement basique que je n'ai presque pas pu transporter tout seul jusqu'à l'arrêt de bus, je me suis lancé avec une culture un peu plus sérieuse et complète que les premières que j'avais réalisées sous fluos : des expériences d'approche concernant la plante et les soins à lui apporter.
Avec cet équipement, j'ai fait quelques White Widow ; je n'avais le budget que pour celles de Nirvana, tout en sachant que ce n'était concrètement pas la source originale de cette variété.

Quand j'y repense maintenant, il est possible qu'il y avait certaines motivations qui m'intéressaient plus que d'autres et m'incitaient à créer des graines et du matériel vivant, afin de ressortir de chaque culture avec un peu plus que quelques fleurs à fumer.
C'est ainsi que j'ai obtenu mes premières graines, de personnes qui ne dépendaient pas de growshops ou de banques de graines hollandaises, à qui on hésitait à commander car l'argent pouvait se perdre en chemin.
A cette époque, donner son numéro de carte de crédit ne paraissait pas très fiable ; produire des graines était alors une pratique qui à ce moment-là me plaisait et que je trouvais des plus utiles.

Ce qui est également sûr, c'est que j'étais alors très jeune et n'avais même pas encore fumé mes premières récoltes, mais j'avais tout simplement de l'intérêt pour cette plante et sa culture ; je la trouvais, tout comme aujourd'hui, très intéressante et d'une grande beauté.

Un de mes amis fumait déjà et avait approuvé les fleurs qui furent produites.
J'ai vite remarqué que fumer m'aidait à lutter contre l'insomnie et ce fut d'une grande aide. Certains de ces premières fleurs durèrent plus d'un an, en s'affinant dans des boîtes : j'adorais les ouvrir et humer... miam miam !

Dans le même temps, cela éveillait en moi une énorme curiosité que de comprendre la plante et réussir à la reproduire sexuellement.
Généralement, la meilleure femelle était pollinisée par le meilleur mâle et une fois les premières graines réussies, la joie de voir ce que donna la première génération de ce premier croisement fut quelque chose qui me remplit d'espoir.
C'était et est toujours quelque chose de magique : une observation minutieuses des plantes en croissance puis, après le sexage, continuer à observer les différences et expressions que chaque plante montre, pour polliniser celles qui sur le moment poussaient le mieux dans cette optique, en choisissant les meilleurs parents.

La descendance réussit également à me convaincre à plusieurs niveaux. Bien que j'étais très curieux de voir les différentes variétés offertes par les banques de graines qui officiaient dans le temps, j'avais également envie de continuer à croiser celles que je conservais sous forme de graines pour en voir les résultats et essayer de comprendre comment fonctionnait tout cela. Avancer en améliorant ces croisements à chaque génération, en testant encore et encore, en arrivant à comprendre grâce à l'observation et des annotations que je faisais : quelles choses j'avais bien, moins bien, ou mal faites.

Le monde de l'internet (et surtout à travers l'information disponible sur les forums) m'a aidé petit à petit à mieux comprendre le monde de la génétique, comme de travailler et d'améliorer des variétés, etc.
Ce n'était pas très facile d'accéder à des informations précises et concrètes sur l'élevage mais il y avait des exemples de reproducteurs très professionnels qui me furent d'une grande inspiration.

J'ai également compris le chemin qui se prenait en Hollande et dans la majorité des pays qui produisaient les graines disponibles sur le marché.
J'ai constaté qu'il manquait beaucoup de travail de base avec des génétiques pures et originales, pour essayer d'ouvrir et de rafraichir un peu le genpool si réduit que l'on propose aujourd'hui dans la majorité des cas.
Il est certain qu'il existe une grande offre, avec des centaines de banques et des milliers de noms, mais avec au fond très peu de génétiques employées pour toutes les faire.
Le résultat, ce sont des produits finals très similaires, qui peuvent être de grande qualité et très puissants mais avec peu de différences entre eux et qui apportent peu d'alternatives -que ce soit pour le cultivateur et le fumeur, que pour le cannabis lui-même.
Au contraire, cela réduit énormément l'énorme potentiel et la variabilité que cette plante nous offre, avec ses propriétés médicales et récréatives.


Je crois que le chapitre « commencement » est déjà bien rempli jusque là, j'attends donc d'autres questions

Merci pour la lecture, salut à tous.

[dawi]

Bonjour ici,
Excellente initiative ! Et merci pour la trad weed'o. C'est toujours fun d'entendre parler les pros de leurs debuts difficiles
A+ pour la suite !
dawi