Haschich en Egypte

Moderadores: Rivalpo, tristan

Rivalpo
Mensajes: 1622
Registrado: Mar Nov 16, 2010 9:05 pm
Ubicación: Méditerranée

Haschich en Egypte

Mensajepor Rivalpo » Lun Feb 14, 2011 1:05 pm

Salut à la commu,

j'ouvre ce topic sur l'Egypte avec deux textes postés par l'ami FlyingLion ;)


"Le haschisch est connu en Égypte dès le XIIIe siècle, alors que le pays soumis à la tyrannie des Mamelouks connaît une période de ruine économique et sociale, qui ira s’aggravant sous la domination ottomane à partir du XVIe siècle.

Lors de l’expédition d’Égypte, Bonaparte est agressé au couteau par un musulman sous l’emprise d’une ivresse cannabique. Il décrète le 8 octobre 1800 : « L'usage de la liqueur forte faite par quelques musulmans avec une certaine herbe nommée haschisch ainsi que celui de fumer la graine de chanvre sont prohibés dans toute l’Égypte. » En fait, ce décret visait avant tout à limiter la consommation de la résine par les soldats de son armée. C’est néanmoins à l’occasion de cette campagne que des médecins, tout comme les soldats, s’intéressent à la résine de cannabis, qu’ils ramènent en France."



Egypte : Le cannabis est dans les moeurs, mais pas dans la loi


"Si la plupart des peuples préparent de bons plats, décorent leurs appartements et allument des bougies pour le nouvel an, nombre d’Egyptiens saisissent l’occasion pour se retrouver avec leur meilleur ami, le haschisch. Selon les statistiques de la commission des Affaires sanitaires du Parlement, la population a dépensé en 2008 des dizaines de millions d’euros pour cette drogue, estimation fondée sur les quantités saisies par la police. Or celles-ci ne représentaient qu’environ 10 % des quantités disponibles sur le marché. Au début de l’année 2009, le ministère de l’Intérieur a par ailleurs indiqué que la valeur des saisies de haschisch avait augmenté de 124 % en une année, ce qui veut dire que la consommation a probablement augmenté d’autant.

Les consommateurs ne sont pas considérés comme des drogués, mais comme de simples fumeurs. Car, dans la culture populaire égyptienne, le haschisch passe pour un “ingrédient complémentaire” du tabac. Par ail­leurs, les hommes en fument plus que les femmes, ce qui s’explique par la conviction largement partagée – et erronée – que le haschisch est un aphrodisiaque. Quand quelqu’un organise un mariage, il prévoit de la musique, prépare de bons plats… et se procure du haschisch. Ce qui, au demeurant, n’est pas difficile. Tout le monde sait où en trouver. Chacun connaît le marchand du quartier, et c’est rare que celui-ci se fasse dénoncer à la police. On ne l’appelle pas “trafiquant de drogue”, ce qui paraîtrait disproportionné à tout le monde, mais “dealer”. Personne ne s’étonne lorsqu’un jeune vous demande : “Où est-ce que je peux trouver le dealer du quartier ?” Quant au grossiste, il est appelé doulab [placard].

Les grosses sommes d’argent en jeu pourraient faire penser que beaucoup d’acheteurs sont des bandits ou des personnes à deux doigts de basculer dans la criminalité. Or il suffit de faire un tour chez des adeptes du pétard pour se rendre compte qu’il s’agit de fonctionnaires, de journalistes, d’ingénieurs… réunis dans un nuage de fumée bleue qui efface les clivages sociaux. Mais, si le haschisch occupe une place de choix parmi les drogues en Egypte, il n’a pas pour autant l’exclusivité. D’autres pratiques sont largement répandues, comme l’inhalation d’essence, de cirage de chaussures, de gaz de briquet ou encore de fumée de fourmis brûlées. Sans parler de la bissa, plus récente. C’est un mélange d’héroïne et de calmants dissous dans du jus de citron. [A propos d’héroïne], on peut rappeler l’énorme succès de ¼ Gram. Ce roman d’Issam Youssef raconte l’histoire d’un jeune homme qui de­vient toxicomane après avoir pris 250 milligram­mes d’héroïne avec des amis. Il dé­crit le monde de la drogue sans emphase. La première édition de son livre [sorti en 2008] a été épuisée en moins d’un mois. Les différentes drogues arrivent par vagues et suivent les modes. L’opium a la faveur des chauffeurs de poids lourds, l’essence, la colle et l’acétone – faciles à obtenir et peu onéreuses – sont consommées par les enfants de la rue, et les comprimés sont très répandus parmi les professions libérales. A la fin des années 1970, c’est la marijuana qui s’est fait sa place parmi les étudiants et dans les classes populaires. Son succès s’explique par son prix abordable et par la facilité avec laquelle on peut la cultiver. Quant aux journalistes, artistes et autres professionnels de la création, ils sont depuis des lustres adeptes du haschisch. Le plus célèbre d’entre eux a été Sayyid Darwish [1892-1923], chanteur et compositeur, qui a consacré un air aux “fumeurs” : “Le plus courageux des beys ou des pachas, du mal du haschisch, il n’en dira pas.” Dans une autre chanson, il se moque de la cocaïne, drogue arrivée avec les Anglais à l’époque coloniale.

Le cinéma illustre bien la place que le haschisch a conquise en Egypte. Dans les films des années 1970, on voyait souvent quelqu’un qui, dans un état hystérique, cherchait à se procurer sa dose. Aujourd’hui, la scène typique serait plutôt celle d’un monsieur tout à fait normal qui se la procure et la fume en compagnie de ses amis. Ainsi, selon des études officielles, 6 mil­­lions d’Egyptiens en consommeraient de manière régulière. Ils ont inventé toutes sortes de noms pour les différentes variétés. Certaines sont appelées “Saddam”, d’autres “Obama”, tout comme il y a eu du “F-16” pendant la deuxième Intifada [en septembre 2000]. “Nancy” et “Haïfa” [d’après le nom de deux chanteuses de va­riétés libanaises] sont particulièrement prestigieuses. D’un autre côté, le mot “haschisch” sert parfois de prénom. D’après les re­gistres officiels, il y aurait 168 Egyptiens qui le portent, 7 qui s’appellent Boudra [poudre], 3 qui ré­pondent au nom d’Opium et 2 à celui de Chamma [schnouff].

Courrier international, le 21 janvier 2010

Source : http://www.courrierinternational.com/ar ... e-culturel"
ImagenImagen

Babakozh
Mensajes: 42
Registrado: Jue May 05, 2011 9:17 am

Re: Haschich en Egypte

Mensajepor Babakozh » Jue May 05, 2011 11:52 am

J'ai séjourné en Égypte en 70. Je confirme qu'on y fume à fond (à l'époque c'était du libanais rouge dans des pipes à eau en bocal et bambous).
Je n'oublierai jamais ce peuple si accueillant et si ouvert d'esprit. Ni la remontée du Nil jusqu'à Wadi Alfa au Soudan.
Jamais ! :D


Volver a “Landraces”

¿Quién está conectado?

Usuarios navegando por este Foro: No hay usuarios registrados visitando el Foro y 29 invitados