ruderalix escribió: les mafias ne contrôlent pas tout ?
Le ghana un pays paisible où on cultivent derrière sa case .
Et dans bcp d'autres pays aussi
C'est une bien belle image d'Epinal de la culture de la marijuana en Afrique. Malheureusement, le cliché commence sérieusement à vieillir
Bien entendu, il existe et il existera toujours des petits cultivateurs, mais en Afrique comme ailleurs, ce sont les
mafias locales qui se sont emparées de ce juteux trafic, dans un continent où la
misère est malheureusement endémique et où la demande est apparemment
énorme au vu des quantités qui sont produites et saisies.
La réalité, c'est que l'Afrique à développé un énorme marché local et international organisé par des mafias, car la weed cultivée en masse dans un pays (notamment au Ghana et Afrique du sud) se vend également dans les autres pays, plus ou moins limitrophes, et jusqu' en Europe dans le cas de l'Afrique du sud. C'est même devenu une source d’inquiétude et de risques pour cause de monoculture. Je vous cite quelques extraits d'une étude dédiée aux filières africaines:
- Augmentation et baisse de la consommation de cannabis dans le monde.PNG (226.42 KiB) Visto 9187 veces
«Pour beaucoup de ces paysans, le cannabis est une culture indispensable au maintien de l'activité agricole. Plusieurs études de l'OGD, menées
tout au long des années 90 en Afrique de l'Ouest, montrent même qu'il est devenu un produit agricole pivot qui constitue au moins 75% des revenus monétaires des familles le cultivant.
Ce constat, s'il confirme l'idée selon laquelle la production de cannabis est souvent indispensable, souligne cependant certains risques qu'elle comporte. En effet, même s'il a été prouvé que la majorité des cultivateurs de cannabis maintiennent parallèlement une activité agricole licite, la très forte rentabilité du produit peut les inciter à tendre vers la monoculture.
Les plantations de cannabis restent certes le plus souvent limitées à de petites surfaces (entre 0,1 et 2ha *au maximum ), mais, depuis peu, on a observé l'apparition d'exploitations de plus en plus grandes (jusqu' à 15ha au Ghana). Les conséquences sur l'autosuffisance alimentaire pourraient être dramatiques à long terme si l'extension des surfaces dédiées au cannabis se fait au détriment de des cultures de plantation ou même de l'agriculture vivrière.
Au Cameroun, certains cultivateurs ont déclaré que les cultures de manioc ou les bananiers ne servaient qu'à dissimuler les plants de cannabis. De même, en République Démocratique du Congo, certaines ONG locales ont alerté le PAM (Programme Alimentaire Mondial) des risques de famine induits par l'augmentation des cultures de cannabis»«En dehors de la forte hausse de la production de cannabis en Afrique de l'Ouest, l'autre évolution importante du marché du cannabis est l'explosion de sa consommation depuis plusieurs décennies. En effet, même si la consommation de psychotropes reste un fait lourdement condamné socialement (et pénalement) en Afrique de l'Ouest, les chiffres parlent d'eux-mêmes : la région a un des taux de prévalence de la consommation de cannabis des plus élevés au monde puisqu'il est de de 13% (2005) pour une moyenne mondiale de 3,8%, soit 4 fois plus. Dans tous les pays de la région (à l'exception du Burkina Faso), c'est la drogue la plus consommée .
Il faut d'ailleurs souligner que cette forte consommation interne est en elle-même une autre explication essentielle de la hausse de la production. C'est même parfois cette croissance des marchés locaux qui en a été le principal moteur. A ce titre, le Ghana est un exemple significatif : on estime qu'environ 15%** de la population est concernée par la consommation de cannabis, chiffre qui a augmente peu à peu, parallèlement à l'augmentation de la production depuis les années 60. Il ya donc, comme pour la plupart des produits, interdépendance entre, d'une part, la hausse de la consommation qui soutient la production, et, d'autre part, la hausse de la production qui, en diminuant les prix, entretient la consommation. »*Pour info:
0,1 ha: 1000 m2
2 ha: 20 000 m2
15 ha: 150 000 m2
Si on compte une moyenne de 2 ou 3 plantes par m2, on peut se faire une petite idée des quantités cultivées dans chaque surface.
15%
** de la population ghanéenne = environ 3 750 000 personnes.
En France, on estime le nombre de fumeurs plus ou moins réguliers a 3 800 000 personnes pour une population de 65 millions d'habitants, soit
18 fois plus de consommateurs au Ghana qu'en France qui, je le rappelle, est considérée comme le pays européen où l'on consomme le plus. )
► «La production et le trafic de l'herbe de cannabis sont notés dans pratiquement tous les pays africains, signale le rapport 2012 de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).» --->L'Afrique, plaque tournante de la production et du trafic de cannabis ► Afrique, l'économie de la drogue en plein boom