INTERVIEW KAIKI 2012

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Rivalpo
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Re: Entrevista a kaiki

Mensajepor Rivalpo » Vie Jun 08, 2012 5:56 pm

2. Travaillant sur la base


tristan: Nous imaginons qu’obtenir ces hybrides n’a pas été chose facile. Au jour d’aujourd’hui ce sont des variétés des plus fiables, certaines comme la Destroyer, est un vrai record Guinness. Pour mieux comprendre la manière de travailler, que recherchiez-vous exactement dans celle-ci? Par exemple, est-ce que ce tempérament et cette saveur thaï son dominants? Peut-on recommander la Destroyer a quelqu'un qui recherche un bon travail à base de thaï?

Ce qui attire aussi particulièrement notre attention c’est la Sugarloaf. Nous aimerions savoir si la Capricho a été commercialisée ou si ce fut seulement une lignée d’usage interne, si tu as fait un hybride avec, etc…

Cite-nous, s’il te plaît, certaines des variétés que nous pouvions trouver dans les anciens mix.
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Rivalpo
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Re: Entrevista a kaiki

Mensajepor Rivalpo » Vie Jun 08, 2012 5:59 pm

kaiki: Pour les mix j’ai dû revoir la documentation car comme je le disais il y en a eu beaucoup et variés. Et puis la mémoire me fait défaut :geek: :twisted:
Voici quelques exemples :

Malaca Thai
Jamaica
Nigeria/Manali x Afghanistan
Brasil/Colombia x India North
Northern Lights x Colombia/Manali
Thai x Mexico (Jalisco)
Jamaica x Thai
Pakistan/Colombia
Mexico Verde Limon
Jamaica x Capricho
Jamaica x Nigeria
Jamaica/Thai
Lesotho
Panama / Sandstorm
Congo x Congo / Pakistan
Jamaica / Blueberry
Thai/BB x Sugarloaf

On pense toujours qu'il est possible de sortir sur le marché un nouvel hybride de ces variétés. Mais travailler un nouvel hybride sans références parentales ou sans un idéotype (NDT: modèle idéal d'animal ou de plante établi comme objectif) qui guide jusqu’à un certain point ou jusqu’à un critère défini de ce que l'on recherche, c’est, au moins pour moi, quelque chose de lent et j’aime être sûr avant de continuer ou pas. Disons qu'on recherche une qualité extra, un croisement favorable. Et cela m’a toujours été difficile à atteindre à 100% rien qu'avec un "F1". Tu sais que tu peux l’améliorer et c’est ce que tu vas faire sur quelques générations. Les goûts et les modes changent également et les lignées un peu plus longues à fleurir ou qui comportent des phénotypes pas tellement commerciaux sont souvent laissées pour compte.

Sur la Destroyer, ça a été difficile et on peut dire que ça a pris du temps pour la mettre en orbite. Il y a des travaux plus faciles qui prennent forme avant, mais aujourd’hui, avec du recul, je suis très content des résultats. Analyser la descendance des 9 mères originales Meao Thai est ce qui m’a pris le plus de temps car elles ne donnaient pas toutes la descendance souhaitée. Certaines n’avaient pas de puissance, elles n'allaient pas plus loin. D’autres donnaient quelques hermas, d'autres étaient beaucoup trop lentes ou trop peu productives, etc. Dans la seconde étape de breeding nous avons utilisé une mère terrible en production, de celles dont les branches se plient à cause du poids des fleurs. Je crois que c’était des "F3" ou "F4".

Comme je dis toujours, certains caractères doivent être ajoutés petit à petit au puzzle car tous ceux que l'on désire ne sont pas présent en même temps, et comme on ne recherche pratiquement que des caractères récessifs qui donneront une meilleure production, plus de puissance ou de rapidité, on doit continuer en construisant avec patience, pas à pas. Cette mère nous apportait indiscutablement le rendement que nous souhaitions. D’un autre coté, il est difficile de définir quel est le critère qui te guide avec des hybrides comme celui-là, car au final ce qui te convainc que c'est le bon chemin, ce n’est pas juste un seul détail mais plutôt un délicat équilibre de chose différentes sur lesquelles on doit travailler.

La puissance recherchée, puissante mais avec un objectif précis, a été un autre point sur lequel j’ai également dû réfléchir. Toutes les plantes puissantes ne sont pas agréables à fumer. J’ai toujours privilégié une meilleure psychoactivité par rapport a une plus grande puissance. Quand tu as déjà une idée de l’hybride que tu construis, qu'il est favorable et que tu viens de le comprendre, tu vas directement vers ce que tu recherches, mais jusqu’à un certain point. C’est toujours un mystère et ça peut aboutir sur un bon ou un mauvais résultat. On ne peut jamais le prévoir, c'est pour ça qu'en chemin il y a d’autres travaux qui ont été abandonnés pour différentes raisons. Mais la Destroyer n’est pas un exemple de Thaï classique. Les Thaïs sont plus élancées, certaines avec parfois des effets plus froids, tandis que d'autres sont très nerveuses et anxieuses, ou elles sont très hautes avec des floraison longues. La Destroyer est un divertissement plus amical, domestiqué et commercial, de génétique majoritairement thaïlandaise qui contient des bons traits productifs, des arômes et saveurs définis et reste plus ou moins rapide a murir. Elle a sa propre personnalité.

Sugarloaf est un hybride délicieux, si je peux me permettre de le dire ainsi. Il réunit beaucoup de traits positifs; puissance, saveur, arôme, type d’effet. Et malgré toutes ces années, il conserve cette personnalité. Son parent d'origine est la Capricho, un croisement entre une colombienne et une indienne Manali, avec quel nous avons fait 4 générations, je crois, et avec lequel j’ai beaucoup profité en privé pour sa qualité. Il avait un problème clair, c’était son caractère autofleurissant qui rendait parfois difficile le maintient de bon clones à cause de cette tendance naturelle a fleurir continuellement. Mais il n’arrivait jamais à pleine floraison, comme le font les actuelles automatiques. L’odeur de la Manali, fortement sucrée, a orange crémeuse, limite écoeurante, comme du patchouli, apporte cette touche aromatique presque excessive de la Sugarloaf qui ne te laisse pas indifférent. Même comme cela, la touche Manali s’apprécie mieux dans la Capricho que dans la Sugarloaf
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Re: Entrevista a kaiki

Mensajepor Rivalpo » Mar Jun 12, 2012 3:15 pm

3. Le puzzle Taskenti


tristan: parle nous de l'incroyable travail fait avec Taskenti qui, aujourd’hui encore, t'exige le maximum. Une ligné difficile peut être.

kaiki: certaines des lignées de ces mix se retrouvent dans nos hybrides. D’autres, comme tu l’as dit, ont été développées pour le collectif Ace seeds que nous avons fondé avec LMN* et Dubi. Ayant travaillé et connu quelques lignées, c’était une bonne opportunité de les partager a travers d'un autre catalogue, comme ça a été le cas pour la congo que tu cites, qui unit deux sativas congolaises, une provenant de Alex "LMN" et l´autre de CBG, avec la Pakistan Chitral Kush (PCK) au milieu.
D’autre lignées de Panama, Nepal, Thaïlande, ou Mexique par exemple, ont aussi été incorporées petit à petit au catalogue de ce collectif ou dans nos derniers projets avec CannaBioGen. Quelques-unes ont été proposé pures, d’autres en tant que "F1", et d'autres encore, plus stabilisées.

*(NDT: Alex "La Mano Negra", un activiste espagnol très connu, grand cultivateur et préservateur de lignées landraces, malheureusement décédé)

Taskenti ne devrait pas être si problématique, mais elle est très sensible au processus de féminisation, ce qui nous a obligés à sélectionner de nouveau, rencontrant en chemin quelques problèmes de viabilité des graines, entre autre . Bien que ne donnant pas d’hermas, elles pouvaient clairement donner quelques bananes et ce trait très récessif au premier abord se convertissait par la suite en dominant dans la descendance quand nous féminisions. Nous étions en train de faire des tests mais nous n’avons pas réussi à obtenir ce que nous désirions, ce qui nous a pris un surplus de temps.

C’est une Indica haute, avec une belle allure et structure, très puissante et savoureuse, et surtout avec une qualité évidente: une résine très collante la rendant parfaite pour l’obtention de charas, ce haschish obtenu en frottant les fleurs avec les mains. Ce n’est pas une indica des plus rapides malgré son croisement initial avec une Northern Lights, mais les résultats indiscutables en valent la peine. Lors de son développement, elle a été rétrocroisée plusieurs fois avec des ouzbeks pures pour renforcer au maximum ce caractère natif original. J’espère que nous aurons la nouvelle version féminisée disponible sous peu, en espérant que cette fois elles passeront les essais que nous effectuons en ce moment.

Commercialement, la Taskenti est une des bases de CBG , c’est l’une des variétés avec le plus de renommée au niveau international. C’est tout un défi de réussir à se maintenir aux premières places à notre époque.
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Re: Entrevista a kaiki

Mensajepor Rivalpo » Mar Jun 12, 2012 3:47 pm

4. Pakistan Chitral Kush

tristan: Purple Pakistan, Chitral, Purple Chitral, Purple Kush, Chitral Kush, PCK, Pakistan Chitral...

On lui attribue de nombreux noms et elle a beaucoup servi à d’autres seedbanks pour travailler. Dans certains cas ce sont des collaborations et dans d’autres, on préfère ne pas en parler. Nous savons qu'avec cette lignée, ainsi qu'avec beaucoup d'autres, tu as collaboré avec pas mal de monde.
Quel est ton point de vue sur l’apport de cette lignée au marché?

Parle-nous de la lignée. Cela fait des années que tu la reproduis. Notes-tu des pertes de vigueur ou de l’endogamie ? Parle-nous aussi un peu de sa culture et de ce que tu penses qu’elle apporte au panorama international.
Quels sont ses caractéristiques comme plante, selon tes propres critères?


kaiki: La Pakistan Chitral Kush est une «lignée pure» pakistanaise que nous utilisons pour hybrider avec un mâle Marocain pour la Sandstorm ou avec la Capricho pour la Sugarloaf, pour vous donner des exemples connus. Nous avons nommé Purple Chitral un clone particulier, très coloré et savoureux de cette lignée que nous avons conservé très peu travaillée, très ouverte depuis le début, en faisant des reproductions ouvertes sur des vieux lots pour qu'elle conserve les phénotypes violets, rougeâtres ou verts et des arômes qui vont du sucré au piquant jusqu'aux saveurs très fruitées et classiques des ligne kush violettes.

Elle a un effet médicinal et relaxant sans être excessivement narcotique. Ce n’est pas une lignée très vigoureuse mais elle apporte des arômes, saveurs et couleurs très intéressantes, particulièrement ces temps-ci où les lignes Kush sont devenues à la mode, surtout aux USA. Là-bas, il existe également d’autres lignées plus ou moins anciennes conservées en clones élites comme la Purple Kush, mais elle n’a aucune parenté avec la PCK.

D’un autre côté, c’est toujours un plaisir de voir que d’autres personnes veulent faire des croisements avec elle. Quelques amis et collaborateurs nous ont également aidés à trouver des individus de grande qualité. Si on sort sur le marché une lignée comme celle-ci, c’est pour que tout le monde en profite...et nous sommes heureux de voir qu’elle est utilisée dans de nombreux travaux de breeding avec de bons résultats. Elle n’est pas si facile à travailler car tous les individus ne transmettent pas une bonne puissance, mais quand elle se combine comme il faut, le résultat est spectaculaire, coloré et savoureux, comme le prouvent les travaux de Tropical Seeds, Underground Seeds ou Dutchgrown par exemple. Au jour d’aujourd’hui, nous offrons les mêmes lots originaux et les mêmes productions aussi bien pour Cannabiogen que pour Ace Seeds, puisque nous avons unis nos forces dans cette lignée, comme dans d’autres, pour la commercialisation.
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Re: Entrevista a kaiki

Mensajepor Rivalpo » Mar Jun 12, 2012 3:56 pm

5. Autres lignées

tristan: Sandstorm, Nepal Jam, Leshaze, Nepal Highland et d’autres peut être…
Ce sont quelques-uns des travaux qui n'ont pas encore trouvé leur place dans le marché. Nous connaissons un peu la Sandstorm et nous pensons qu’elle a des atouts médicinaux. Penses-tu que le marché est en train de se diversifier avec ces sujets très à la mode ?

Leshaze nous interpelle depuis de nombreuses année que nous cultivons des féminisées en Espagne. Parle-nous un peu de ces lignées, est-ce que tu penses qu'elle continueront à faire partie du catalogue ou sont-elles en « danger »?


kaiki: En fait, nous n’avons pas proposé toutes les variétés régulières en féminisées et nous n’avons pas non plus offert certaines féminisées en régulières. On ne peut pas faire tout ce que l’on veut et comme les temps ont également radicalement changé, nous donnons la priorité à certains travaux, même si, au contraire, il y a d’autres projets qui sont restés au point mort. Sincèrement, pour le moment, je ne sais pas trop. Je travaille sur des choses nouvelles, mais je continue aussi avec certaines landraces.

Pour l'instant, les lignées que tu cites ont été proposées en graines régulières car nous voulions conserver toutes les lignées saines pour le futur. Il est également vrai que ces deux dernières années, j’ai connu des problèmes de santé et que je ne peux plus travailler au même rythme qu’avant. C’est pour cela que j’essaye définir au mieux les travaux que je fais. Dans tous les cas, je ne veux pas un catalogue trop grand.

La Sandstorm est une lignée très médicale, qui a connu de très bons résultats en applications pour les nausées, le sommeil ou l’ingestion d’aliments. Nous avons maintenu dans sa reproduction le même critère de diversité des phénotypes.

La Nepal Jam ou la Mermelada Nepali (NDT:marmelade Nepalaise ) (Nepal x Jamaica) a aussi été utilisée en tant que parent dans certains travaux différents comme la Mextiza où elle a été croisée avec une vielle Oaxaca mexicaine de 1979.

Personnellement, j'aime beaucoup la Nepal Highland. Elle est très népalaise dans son essence avec des effets très gratifiants, positifs et rapides, idéale pour fumer à n’importe quel moment. Elle a également été utilisé dans la Nepal Jam ou la Bangi Haze.

Nous inclurons peut-être la Leshaze en féminisée l’année prochaine. Elle a toujours fait partie des super ventes vu qu'elle possède une partie hollandaise classique très connue de génétique Skunk Haze, encore très commune aujourd’hui, et croisée dans ce cas précis avec une sativa des montagnes du Lesotho (Afrique).

Dans tous les cas, il faudra voir comment évolue le marché pour décider s'il faut les ressusciter ou s'il vaut mieux continuer en avant avec d’autres travaux que nous avons incorporés ou que nous voudrons incorporer dans le futur.
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Re: Entrevista a kaiki

Mensajepor Rivalpo » Mar Jun 12, 2012 4:00 pm

6. Panama

tristan: Je crois que cet hybride mérite un chapitre à lui seul. Trois lignées panaméennes dans un seul hybride, avec un résultat sativa qui mérite la peine d’attendre. Parle- nous de ce travail et si réellement cela vaut le coup de sortir un produit de ce type de nos jours.

kaiki:Au milieu des années 2000, je me suis concentré sur Ace Seeds afin de finaliser certains travaux pour le collectif car cela exigeait beaucoup d’efforts de concentration, de développement et de reproduction. J’ai travaillé, entre autre, avec la Oldtimer Haze, les Panaméennes, la Meao Thaï, la PCK et d’autres lignées pour proposer quelques hybrides de plus qui bénéficieraient d' une certaine solidité et dominance, en même temps que de la résistance à différentes conditions de culture telle que la Bangi Haze qui a été créée dans un climat plus humide, ou la Panama, une lignée pour tout type de cultures et conditions environnementales.

Il n’est pas habituel de s’impliquer dans un projet comme la Panamá sur laquelle je travaille depuis beaucoup de temps. Mais tout comme la Destroyer, c’est un pari personnel de long développement et qui au final m’a laissé une sensation surprenante puisque que je pense que je suis allé le plus loin possible en repoussant les limites de façon inespérée. Si ta question est de savoir si ça méritait la peine de s’embarquer là-dedans, je te répondrai que oui. Je l’ai utilisé dans d’autres croisement et les résultats ont été de haute qualité. C’est un hybride de 3 sativas, anciennes et modernes, mais toutes panaméennes, qui peuvent être très puissantes et avec des traits très appétissants comme la quantité de trichomes, les arômes ou les effets. Nous avons également introduit, il y a peu, des stigmates* de couleur rose, héritage des vieilles Panama Red Hair.

Lors de ces dernières années, le temps de floraison de la version féminisée a été raccourci au maximum. Le travail en lui-même a été très intéressant et divertissant même si cela a été épuisant. Comme pour la PCK, ACE Seeds collabore pour son maintien et sa commercialisation. D'ailleurs, elle a eu une grande répercussion, principalement en dehors de l’Espagne, au point que certaines seedbanks nous ont même demandé, à un moment donné, si elles pouvaient l’introduire dans leurs développements.

J’en profite toujours pour saluer les bons amis anonymes qui m’ont aidé depuis le début avec cet hybride en apportant leurs informations, leurs amitiés et de bonnes vibrations en plus de leurs graines originelles. Sans eux rien de cela n’aurait été possible.

*Le stigmate correspond à l’extrémité du pistil qui permet de recueillir le pollen.
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Re: Interview kaiki 2012

Mensajepor Rivalpo » Vie Oct 05, 2012 11:51 pm

7. Nouvelles lignées pour ACE Seeds

tristan: Pourrais-tu nous parler plus précisément des lignées que tu as développé pour ACE Seeds ?

Personnellement, j’ai surtout un intérêt particulier pour la Congo. Comment étaient ces congolaises? Quel a été le travail pour les développer? Quelles sont les lignées congolaises qui t’ont paru intéressantes?

Il y a aussi la Bangi Haze, l'Old Timer Haze (OTH) et des hybrides comme la Meao Thai, ainsi que quelques autres que j'oublie peut-être. Parle-nous un peu de tout ce travail de breeding.


Kaiki: Les lignées congolaises de floraison plus ou moins rapide ont toujours été très intéressantes, surtout depuis quelques années, et encore plus quand elles étaient sexuellement stables. L’hybride Congo proposé chez ACE est né ainsi, en assemblant ces deux congolaises tout en introduisant une touche de PCK pour améliorer la production et ,accessoirement, pour raccourcir encore plus la durée de floraison. Avec le temps, j'ai cultivé trois congolaises différentes, certaines ont été meilleures que d’autres, mais elles ont toujours été des plantes très ramifiées et parmi les plus rapides à fleurir.

La BangiHaze est un autre croisement qui est arrivé approximativement à F5 et qui contient des génétique du Nepal et du Congo. Elle a été créée dans le nord de l'Espagne où il pleut souvent. Elle résiste donc très bien à l’humidité et aux conditions climatiques les plus difficiles. Elle possède un effet très énergisant et cérébral. Le breeding a été beaucoup plus simple que pour d’autres variétés car elle s'est très bien combinée depuis le début, même , il a fallu chercher peu à peu des phénotypes plus ou moins précoces possédant des entrenœuds plus courts, ce qui a été possible grâce à l'introduction de la Népalaise.

La Oldtimer Haze a été un projet de préservation que nous avons démarré avec 40 graines de cette vielle ligné américaine qui m’avaient été offertes. Grâce à la collaboration du personnel de ACE, elles ont toutes été cultivées. Nous les avons toutes bouturées et analysées faisant ensuite des reproductions étiquetées selon les parents utilisés pour bénéficier ainsi d' un meilleur suivi individuel de la future descendance de chacune d'entre-elles. Cela nous a également aidé à mieux les connaître pour la suite, évitant ainsi de tomber dans une endogamie inutile compte-tenu du faible nombre de graines d'origine.

Nous avons trouvé des plantes au traits sativas, Il y avait des vertes, d’autres plus jaunes (ndt:dorées, gold) et certaines mauves. La palette de combinaisons d'arômes variaient entre très citrique et encens, mais aussi à fruit des bois/fraise avec également quelques chose d’encens pour les plus pourpres. Concernant les effets, certaines étaient beaucoup trop paranoïaques avec des accélération cardiaque (tachycardie), tandis que d’autres t'envoyaient dans un voyage mental supérieur et beaucoup plus trippant. Comme c’est une lignée de très longue floraison, il faut bien savoir la cultiver pour pouvoir profiter de tout son potentiel. Si ce n'est pas le cas, elles peuvent décevoir et ressembler à de la paille comme cela arrive parfois beaucoup d’autres landraces.
Avec cette vielle plante Haze, certains croisement très favorables et trippant de ce style ont été proposés en édition limitée comme la Oldtimer Purple Haze #23 x Panama ou la Oldtimer Haze x Meao Thai.

Toujours avec les sativa, mon goût personnel préféré, nous avons utilisé un bon mâle Meao Thaï pour effectuer plusieurs croisement peu habituels avec une majorité de plantes à floraison longue. ACE a ainsi sorti sur le marché plusieurs croisement F1 avec des vietnamiennes (Na Trang et Vietnam Black), Malawi (Golden Tiger), Thailandaises, Oldtimer Haze (vert et pourpre) ainsi que plusieurs autres cross. Nous pensons qu’elles sont très intéressantes et qu’elles sont en train de donner quelques très bons résultats, si on fait preuve d' un peu de patience.

Comme je l’ai déjà dit , la Nepal Jam se compose de Népal Highland et de Jamaica Blue Mountain. Actuellement, c’est un F4 avec un rétrocroisement vers la Nepal, qui a été finalement choisi pour améliorer les temps de floraison ainsi que la production. C’est un concept similaire a la Bangi Haze, mais cette fois Nepal/Jamaica au lieu de Nepal/Congo. Des effets limpides, cérébraux, même si moins énergiques que la Bangi Haze et exhalant des arômes à fraises et à orange avec comme un arrière goût de cirage quand elles murissent, terminant dans des temps très raisonnables. Nous avons croisé la génération F3 avec la Oaxaca pour créer la Mextiza, elle se comporte pratiquement comme un F1 au niveau de son homogénéité.
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Re: Interview kaiki 2012

Mensajepor Rivalpo » Vie Oct 05, 2012 11:52 pm

8. Le phénomène Peyote Purple


tristan: incontestablement une variété qui a beaucoup fait parler. Elle nous a tous surpris car nous n’avions pas vu une plante produire autant de résine depuis les anciennes White Widows.
Un clone qui a été autopollinisé (ndt: par réversion sexuelle) et qui résiste à être femelle, donnant très fréquemment des mâles. Nous supposons que cela n’a pas d’explication logique. C’est une lignée quasi unique dans ce sens.



kaiki:
Le fait qu’elle soit issue de quelques Bubba Kush S1 féminisées lui donne cette particularité. Wesos a utilisé un mâle qui est sorti de ces graines pour continuer. Il s’est passé la même chose dans notre génération de Peyote Purple S2 produisant un pourcentage faible de plantes mâles et de très rares cas d’hermaphrodisme. Ce sont des phénomènes difficiles à comprendre pour leur attribuer une cause spécifique. Certains pensent que ces mâles peuvent être des femelles masquées. Cela peut aussi être causé par un rétrocroisement excessif ou par une certaine étape de breeding en particulier.

Habitué à voir des lignées génétiquement très ouvertes avec de bon mâles, ce fut un travail rapide et très diffèrent de ce que je fais d'habitude. Après avoir analysé la descendance, J’ai décidé, avec le souhait express de Wesos, de les proposer à la vente en Edition Limité. Dans mes critères, c’est une génération de descendance de très grande qualité, même si ce genre de concept de féminisées qui donnent des mâles me parait un peu bizarre. C’est d'ailleurs pour cela qu’elles ont été proposées comme graines régulières.

Face au succès qu'elle a connu, nous avons dû renouveler les lots fréquemment et nous l’avons inclus dans le catalogue. Elle se démarque par ses arômes, son goût et sa quantité parfois exagérée de trichomes. Son point faible, c’est une production moyenne, mais elle le compense par la qualité générale, qui inclue les traits de couleur pourpre. Elle surprend beaucoup quand on la fume pour la première fois, car elle se savoure avec délice. Les gens continuent à trouver de bonnes mères, même avec peu de graines. Et puis, comme plante à Hash, elle est incroyable.


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Re: Interview kaiki 2012

Mensajepor Rivalpo » Jue Oct 25, 2012 3:43 pm

9. Héritage Panama


tristan: Maintenant vient le tour des hybrides qui ont été développés dernièrement avec la Panama : la Panamá DC et la Punta Rosa. La Panamá DC issue de deux lignées très dominantes est un cas particulier. Pourrais-tu nous donner quelques infos sur ces travaux actuels ?


kaiki: J’ai croisé la Panama avec presque tout ce qui passait sous mes mains (rires) et les résultats ont toujours été bons. Nous avons même offert des packs de Jack Herer/Panamá très fun.

La Punta Rosa est sortie en graines régulières et nous la proposons uniquement en Edition Limitée, comme tu le sais bien. C’est une sorte de F1 car la panaméenne est un hybride breedé et pas une lignée pure, si on peut dire. C’est une première étape vers des plantes qui possèdent de bonnes expressions qualitatives colombiennes. Étant assez proche de la Colombie sur de nombreux points, la Panama a été d’abord utilisée pour renforcer structurellement les mâles Punto Rojo sans altérer excessivement le tempérament colombien.

La Punto Rojo a un effet psychoactif mentalement clair, concentré, qui peut parfois dérouter. Et même si, parfois, elle n’est pas excessive, son effet est toujours intéressant. La Panaméenne apporte à la Punta Rosa l’énergie et la contenance. Les saveurs sont légèrement poivrées avec une touche sucrée et un arrière goût de vieux arômes colombiens, genre piquant ou noisette-fruits secs. Le résultat est une plante sativa classique, puissante, dans la veine de la vielle école, qui fleuri sans devoir attendre noël :cool: Il ne faut pas oublier non plus sa bonne production en général, malgré le fait qu’elle soit 100% sativa. Elle nécessite une bonne période de curring pour augmenter son potentiel.

La Panama D.C., à d’abord été proposée en édition limitée, mais j’espère l'intégrer bientôt dans le catalogue, toujours en féminisée. C’est un croisement Sativa/Indica a 50%. Les effets ne sont pas très agressifs. Nous somme partis de deux lignées, la Panamá et la Deep Chunk de Tom Hill, possédant une haute concentration en résine et très différentes entre elles, pour produire des plantes vigoureuses avec un effet plus narcotique que simplement couchlock. Elle laisse bien anesthésié car elle peut être parfois très puissante. Nous avons combiné différentes expressions dans cette phase avec une gamme d’arômes qui vont de terreux, piquant et opaque, à citron et encens, tout en restant, bien sûr, hautement résineuse et spectaculaire. Le coté panaméen lui va très bien, rajoutant de la résistance et des effets qui durent plus longtemps. C’est un autre des hybrides que nous poursuivrons certainement dans le futur étant donné qu' il a toujours une marge d’amélioration et que certaines de ses combinaisons sont spectaculaires, très amusantes et intéressantes.

En plus de la Taskenti et de la Pakistan Chitral Kush, et maintenant avec l’apport de la Panama D.C. puis de la Peyote Purple, nous amplifions le coté indica de notre catalogue avec des variétés qui affichent un éventail d’expressions, d’effets et d’arômes aux choix variés.
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Re: Interview kaiki 2012

Mensajepor Rivalpo » Jue Oct 25, 2012 3:47 pm

10. Colombie


tristan : Nous savons que tu aimes ces lignées et qu’elle t’enthousiasment beaucoup. Nous t’avons vu les cultiver et les travailler ces dernières années. Qu’est-ce que tu leur trouves ? Qu'aimes-tu tant chez elles ? Et est-ce que CBG commercialisera d'autres lignées colombiennes?


kaiki : après tout ce temps, plus d’une décennie de breeding et de recherches avec des landraces, je crois que le moment de fermer le cercle est venu. J’ai commencé très jeune avec quelques lignées colombiennes et mexicaines... et je finis également avec quelques lignées colombiennes et mexicaines. Cela a été épuisant et très intéressant, mais comme je l’ai déjà dit, mes forces ne sont plus les mêmes maintenant.

Ces dernières années, j’ai fait des recherches sur tout ce l’on pourrait encore trouver en Colombie comme la Punto Rojo, la Mangobiche, las Corintianas, etc. Ce sont des effets, arômes et types de plantes que je connais depuis des décennies et qui ont toujours attiré mon attention. Je pensais qu’il restait encore beaucoup de chose intéressantes, mais la réalité c’est qu ’en Colombie il reste très peu de lignées classiques qui valent la peine. Ce qui se cultive le plus là-bas, c’est des hybrides appelés localement « cripas », ainsi que d’autres croisement avec des génétiques majoritairement hollandaises, parce que les hybrides donnent de meilleurs résultats en production sans avoir de floraison trop longues.

C’est normal parce que c’est ce qui est entrain de se passer au niveau global, sur toute la planète. Comme la communication sur internet est instantanée, cela donne la globalisation qui emmène très rapidement les images des variétés les plus commerciales aux quatre coins du monde. Les personnes qui vivent ailleurs veulent aussi les essayer. Le rendement est également un point à prendre en compte pour les fermiers, car grâce aux hybrides, ils améliorent leurs productions dans un laps de temps moindre comparé avec les lignées locales plus longues à fleurir. Chaque point de vue possède ses arguments ;)

Pour le moment, Je continue avec les colombiennes. Après une première phase de nettoyage, les bases sont prêtes pour suivre avec elles, pures ou hybridées, spécialement la Mangobiche, une plante très particulière. J’ai créé cette lignée entre autre pour qu’elle se mélange avec d’autres Mangobiches locales dès que cela sera possible. La Punto Rojo est en train de devenir plus complexe. Beaucoup d’hermas et beaucoup de sélection de plantes un peu trop douces et pas aussi énergisante que nous le désirions. Tout n’est pas perdu avec elle et nous continuons à collecter des Punto Rojo avec des variations ou provenant de zones différentes pour réunir le puzzle "rojo" avec l’espoir que cela apportera de la richesse (génétique), de la puissance et de la vigueur, qualités qui se sont assez perdues ces derniers temps. Parallèlement, nous avons lancé sur le marché une première version approximative de Punta Rosa. Elle est proposée en format régulières, ainsi n’importe qui pourra produire ses propres graines et continuer ce qu’il considérera intéressant (culture, cross, breeding), tout en tentant de mieux l'appréhender et de bien profiter des arômes et effets colombiens si caractéristiques, sans pour autant être obligé de se battre avec des hermas.

Le projet colombien va lentement lors de cette phase, puisque que je ne dispose pas de tout le temps nécessaire pour m’occuper d’elles et qu’une implication totale est obligatoire compte tenu du peu d'assistance dont je dispose. Mais, j'espère que dans un futur proche, je pourrais aborder plus de choses avec cette génétique d’une manière ou d’une autre. Avec ce projet, on ne peut pas aller très vite, et puis les consommateurs ne s’intéressent pas souvent à ces vieux travaux, c’est pour cela que je ne suis pas pressé. De plus, elles se travaillent également dans le privé.

Je vais continuer aussi à analyser d’autres lignées comme la Mona Amarilla de Sta Marta ou les Corintianas. D’autres camarades me font plaisir, comme ceux d' Underground Seeds ou ces particuliers dans le privé qui continuent à travailler de leur côté sur les lignées locales de différentes époques et origines. Il faut qu’ils en profitent car il reste peu d’endroits où chercher. Si seulement nous avions pu cultiver des champs isolés entre-eux, nous aurions pu accélérer le travail mais comme je l’ai dit, la réalité personnelle et professionnelle immédiate s’impose et ces projets ne peuvent être prévus qu'à moyen ou long terme.
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